****
Monseigneur Pierre Dalmond figure parmi les noms les plus célèbres de l’évangélisation chrétienne à Madagascar. Ce prêtre à beaucoup oeuvré sur la Grande Ile toute la première partie du XIXe siècle. Il décède en septembre 1847 à Sainte Marie sans savoir que Rome vient de le nommer premier évêque de Madagascar. Sa dépouille repose dans l’Eglise catholique d’Ambodifotatra.
Dalmond Pierre Monseigneur
Cambieu, près de Villefranche (Tarn)
Ambodifotatra
Homme
Français
Climat équatorial
Né à Cambieu, près de Villefranche, le 16 décembre 1800 dans le Tarn, Pierre Dalmond fait ses études secondaires au collège Pauilhé, à la Fage. Il y termine sa philosophie en 1818 avant d'entrer au grand séminaire de Montpellier. En 1924, il est ordonné prêtre à Albi.
Vicaire à Gaillac puis curé à Marnaves pendant une année, il part en 1826 en Guadeloupe. Quatre ans plus tard, le climat le contraint à revenir en France.
L'année suivante, il débarque sur l'île Bourbon (La Réunion aujourd'hui) pour l'évangéliser à la demande du père Henri de Solages, originaire lui aussi du diocèse d'Albi et Préfet Apostolique des îles de l'Océan Indien à cette époque. D'abord vicaire à Saint-Paul, puis à Saint-Denis, il prend la suite du père de Solages pendant que ce dernier tente de pénétrer à Madagascar.
Après le décès de Henri de Solages, fin 1832, mort de faim sur ordre de la Reine Ranavalona, Pierre Dalmond décide de partir pour Madagascar pour "continuer l'oeuvre de son ami". Il arrive à l'île Sainte Marie en 1837, alors terre française depuis le 30 juillet 1750. Il en repart le 5 octobre suivant, après avoir baptisé 180 personnes, "dont un tiers d'adultes,". En 1838, il revient pendant six mois à Sainte Marie. L'année suivante, il y refait un séjour cette fois de huit mois. A son départ, on compte 1 500 baptisés.
En 1840, il se rend à Nosy Be, où la principale reine de l'île, Tsiomeko, alors âgée d'une quinzaine d'années, lui demande d'évangéliser le village de Hell-Ville. Après un séjour de huit mois, il retourne à Bourbon.
Deux ans plus tard, il met pour la première fois le pied sur la Grande Ile, dans la baie de Saint Augustin. Il n'y reste que quelques mois avant de partir pour Nosy Mitsio.
Il a tant de demande de baptême qu'il se rend à Rome en 1844 pour rencontrer le pape Grégoire XVI et solliciter l'aide des jésuites et du Saint Cœur de Marie pour que des missionnaires viennent évangéliser Madagascar.
Le 24 décembre 1844, il est de retour à Bourbon avec deux missionnaires du Saint Cœur de Marie et six Jésuites. Les premiers sont destinés au nord de Madagascar et aux îles voisines; les seconds au sud.
Il part l'année suivante pour Mayotte qui vient d'être choisie comme siège de l'administration française des "Petites Iles."
Monseigneur Dalmond va alors faire plusieurs aller-retour entre Mayotte, Madagascar, Bourbon, voyages qui vont d'ailleurs beaucoup le fatiguer.
Début 1847, il revient quelques semaines à Sainte Marie qui n'a pas vu de prêtre depuis 1839. Quelques mois plus tard, il y fait un nouveau voyage. Il y décède le 22 septembre 1847. Sa dépouille repose dans l'autel de l'église catholique d'Ambodifotatra.
Une reine comme élève
A Nosy Be, Monseigneur Dalmond va ouvrir une école à la demande de la jeune reine Tsiomeko. Cette dernière est tellement avide de connaissances, qu'elle va prendre place parmi ses élèves pour apprendre à lire et à écrire.
Auteur de nombreux livres en malgache
Dans les années 1840, sur l'île Bourbon, alors qu'il a à nouveau la fonction de Vice-Préfet Apostolique, il profite d'un voyage en France du titulaire de la charge, monseigneur Poncelet, pour écrire en malgache, un livre de prières, un catéchisme, un recueil de cantiques et un Abrégé d'Histoire Sainte, de l'Ancien et du Nouveau Testament. Dans les années suivantes, il éditera un livre de vocabulaire et de grammaire pour les langues malgaches Sakalave et Betsimisara et un livre de cocabulaire malgache-français pour les langues Sakalave et Betsimisaraka.
Une vraie période de découragement
En juin 1845, Monseigneur Dalmond revient dans la baie de Saint Augustin, cette fois accompagné de Jésuites. Alors que l'accueil y est au départ très chaleureux, les habitants deviennent hostiles après l'arrivée d'un baleinier qui se prétend américain. Les missionnaires quittent l'île en novembre de la même année et rejoignent La Réunion. Abattu par ces difficultés, Monseigneur Dalmond traverse une vraie période de découragement. Voici d'ailleurs ce qu'il écrit au provincial des Jésuites de Lyon : "Depuis vingt ans que je suis dans les colonies, mes forces physiques n'ont pas diminué ... mais les forces morales sont très affaiblies." Il signe sa lettre: "Préfet apostolique de force, Jésuite de cœur." ce qui veut tout dire...
Un enterrement sans prêtre mais avec toute la ville !
Monseigneur Dalmond décède sur l'île Sainte Marie en 1847. Il est enterré sans prêtre puisqu'il était le seul de l'île, mais avec les honneurs militaires ! Et à la demande de Monsieur Vergès, alors commandant de l'île, toute la population est présente lors de ses funérailles.
Mort avant de savoir qu'il était nommé Préfet Apostolique de Madagascar
Quand monseigneur Dalmond décède en septembre 1847, il ne sait pas que Pie IX vient d'ériger la Préfecture Apostolique de Madagascar en Vicariat et l'a désigné Premier Evêque et Vicaire Apostolique de Madagascar. Pourtant, c'était son rêve le plus cher...
Températures
Saison fraîche : 20 Juin au 27 Septembre
Saison chaude : 4 Décembre au 11 Avril
Précipitations
Saison humide : 15 Décembre au 2 Mai
Saison sèche : 3 Mai au 14 Décembre
Nuages
Saison couverte : 24 Novembre au 11 Avril
Saison claire : 12 Avril au 23 Novembre
Deux grandes croix sont érigées sur une colline au sud d'Agniribe dans l'île aux Nattes. Monseigneur Dalmond y aurait prêché, c'est la raison pour laquelle l'endroit s'appelle la colline Dalmond.
"Madagascar et son premier vicaire apostolique," Notice sur Mgr Dalmond, Versailles Beau jeune, 1862.
Mgr Maupoint, Notice sur Mgr Dalmond, dans l'Almanach religieux de l'Ile Bourbon, 1863.
P. de la Vaissière, Madagascar ses habitants et ses missionnaires, 1884, .t. I.
A. Boudou, Les Jésuites à Madagascar au XIXe siècle, t. I.