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Situé dans un quartier excentré du sud ouest de la capitale malgache, le parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza doit son cadre paisible et verdoyant à son poumon de verdure de plus de 20 hectares qui regroupe un Zoo, avec son arboretum, un musée de Paléontologie et un musée d’Ethnologie. Sa visite permet de mieux cerner l’identité de Madagascar avant de partir à la découverte des différentes régions de l’île. Même si son entretien laisse parfois à désirer.
Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Le)
Selon « Tantara ny Andriana eto Madagasikara » du père Callet, Tsimbazaza tirerait son nom de l’emplacement choisi par le roi Andrianampoinimerina pour le rituel du Tampi-masoandro ; cette cérémonie marquait la fin de la période de deuil lors du décès d’un membre de la famille royale et les boeufs royaux y étaient sacrifiés. "Tsy an-jaza io" (litt. ce n’est pas pour les enfants).
Historique
Jardin publique
18.4°C
27°C
10°C
109.75mm
426mm
16mm
01:00:00
23 ha
Latitude : -18.92903
Longitude : 47.52674
1290 m
1280 m
Pour les nationaux
- gratuit pour les moins de 6 ans
- 300 ar de 6 à 11 ans
- 500 ar pour les 12 ans et plus
Pour les étrangers
- Gratuit pour les moins de 6 ans
- 4000 ar de 6 à 11 ans
- 10 000 ar pour les 12 ans et plus
Ariary
020 22 311 49
+261 33 125 06 70
https://pbzt.recherches.gov.mg
Rue Fernand Kasanga
Tsarafaritra
Tsimbazaza
4096
101
Antananarivo
Le parc est enrichi d’arbres et d’arbustes ornementaux, qui fleurissent tour à tour (avec des Bauhinia, des Eythrina, des frangipaniers, des Ipomea, des hibiscus…), là où plusieurs types de tombeaux et d’habitations ont été reconstitués.
Le lac, dont la profondeur est limitée, abrite des nymphéas aux fleurs violettes, des jacinthes d’eau et des touffes de zozoro (Cyrus madagascariensis), un grand roseau parent du papyrus d’Egypte.
Une ombrière, qui se trouve dans la partie nord du parc, accueille de nombreuses fougères, dont la Cyathea (15 mètres de haut) et des orchidées endémiques comme l’Eulophiella, l'Angraecum aux fleurs spectaculaires, le Gastrorchis…
La palmeraie, située en contrebas, regroupe plus d’une centaine d’espèces de Madagascar et d’autres régions du monde, avec le fameux ravinala (l'arbre du voyageur), le raphia et les palmiers. Plus loin, on découvre des baobabs, des pachypodiums, des kalanchoes, des aloès, des didiereas…
Enfin, il y a une belle bambouseraie.
Le parc possède une grande variété d'animaux :
La plupart des espèces de lémuriens de l’île sont présentes, dont le rare aye-aye. La majorité est malheureusement en cage.
Un vivarium avec des crocodiles, des serpents, des tortues, des caméléons, des lézards.
Beaucoup d'espèces d'oiseaux (aigrettes, hérons, le pigeon vert, le pigeon bleu, le fody…), et des rapaces (ankoay…)
Des insectes, des papillons...
Climat tempéré chaud avec hiver sec (Chinois) été tempéré
Sous le règne de Andrianampoinimerina
La vallée de Tsimbazaza est confiée à des compagnons du roi Andrianampoinimerina, à titre de Lohombitany (il s'agit d'une terre exempte de toute redevance, accordée par le souverain en récompense de services rendus). Ces derniers en font un lieu reposant en y plantant des fleurs et des arbres provenant de toutes les régions de l’île.
Sous le règne de Radama I
Le roi Radama I aménage les quartiers de Fiadanana et Soanierana et fait creuser le lac Amparihy. Les soldats doivent s’y baigner avant de se présenter au roi lors des revues militaires bimensuelles.
Sous le règne de Ranavalona I
La reine Ranavalona I utilise le lac pour noyer les nobles condamnés à mort dont on ne devait pas verser le sang.
Pendant la colonisation française
Après l’annexion en 1896, l'administration coloniale confisque le terrain et le répartit entre plusieurs dignitaires malgaches, parmi eux le gouverneur Rasanjy dont la maison accueille aujourd'hui les collections d'entomologie et la bibliothèque.
Création du parc
En raison de la richesse et de l'originalité de la faune et de la flore à Madagascar et du danger qui pèse sur la biodiversité, le Jardin Botanique de Tananarive est créé à Tsimbazaza par un arrêté du 29 août 1925. Le dessin du parc est confié à Pierre Boiteau. Des plantes et animaux de toutes les régions de l’île y sont introduits, petit à petit pour sensibiliser les malgaches à la préservation de leur environnement. Puis la structure s’équipe d’un laboratoire d’analyse et d’une collection morte.
A partir de 1947, le parc mise sur le développement de la recherche scientifique. L’IRSM (Institut de Recherche Scientifique de Madagascar), filiale de l’ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique outre-mer) s’installe à Tsimbazaza. C'est à cette époque que les collections de références entomologiques et botaniques sont constituées.
En 1960, le parc ouvre les musées d’histoire naturelle et ethnographique.
Depuis l'Indépendance
En 1960, le parc ouvre les musées d’histoire naturelle et ethnographique. puis 13 ans plus tard, l’Etat malgache prend en main la recherche scientifique et Tsimbazaza devient le siège de la Direction de la Recherche Scientifique et Technique (DRST).
Enfin en 1990, les décrets du 18 Septembre 1990 et du 31 Mars 1993 définissent la création et fixent les statuts du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza et sont encore appliqués actuellement.
De quoi divertir les employés du parc
Un club sportif avec différentes disciplines comme le football, le volley-ball, le basket-ball, la pétanque, le rugby et les danses de salon danses de salon, a été créé. Il existe aussi le groupe Artistique du Parc de Tsimbazaza (GAPT) qui rassemble les passionnés de folklore malgache. Enfin, la chorale MESupReS réunit les employés amateurs de chants et le personnel du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique.
Le très ancien Herbarium du Parc de Tsimbazaza
C'est en 1950 que la première salle d’herbier a été mise en place, mais des échantillons de plantes ont été conservés par les chercheurs du Jardin Botanique de Tananarive dès les années 1930. Le plus ancien spécimen d’herbier conservé et collecté à Madagascar est daté de 1840.
La contribution au parc d'un célèbre naturaliste anglais
En 1958, Gerald Malcolm Durrell, naturaliste célèbre pour avoir fondé le Durrell Wildlife Conservation Trust et le Zoo de Jersey, apporte une grosse contribution au parc en capturant notamment des ayes-ayes (les plus petits lémuriens, espèce nocturne endémique) pour les faire se reproduire, évitant ainsi leur disparition.
Avant que l'état Malgache ne récupère le site,le domaine occupe une surface de 27 hectares, comprenant le parc botanique et celui zoologique, les laboratoires, l’administration, et les logements de personnel. Aujourd’hui, chargée de la recherche scientifique nationale, la DRST (Direction de la Recherche Scientifique et Technique) y a établi son siège.
Un Musée d’Ethnologie dans le parc
Ce musée aborde la culture malgache à travers les objets du quotidien et certains aspects du mode de vie : nattes et chapeaux dont les matériaux et les motifs tissés varient selon l’utilisation, mortiers en bois ou en pierre servant à piler le riz, le maïs et les brèdes (plantes potagères), lamba en soie ou en rabane…
Une section est consacrée à l’art de la coiffure et à la combinaison des stresses : en kipetaka (« petits disques»), en dokodoko (coiffure dite à boules), en kivona (petits chignons sur la nuque).
Une autre est réservée à la sculpture sur bois, art à signification hautement symbolique dans lequel les Zafimaniry se sont particulièrement illustrés.
Des objets de culte traditionnels (amulettes et colliers de protection, perles d’envoûtement, bracelets d’invincibilité) sont également exposés…
Un autre de Paléontaologie
Dans ce musée on peut notamment trouver la reconstitution d’une colonne vertébrale de dinosaure et une exposition d’ossements et de restes fossilisés provenant de divers champs de fouille de l’île, tel un crâne découvert dans la région de Mahajanga (Majunga) qui devrait permettre de reconstituer le Botryospondilus madagascariensis, ainsi que des restes de dinosaures du sous-ordre des sauropodes (quadrupèdes herbivores) ou des théropodes (bipèdes herbivores).
Des squelettes de subfossiles du quaternaire, dont l’hippopotame nain et l’aepyornis, oiseau géant de 3 mètres de haut pouvant peser jusqu’à 500 kg dont l’œuf, d’une capacité de 7 à 9 litres, est considéré comme la plus grosse cellule du règne animal sont également visibles par le public.
Températures
Saison fraîche : 16 Avril au 16 Septembre
Saison chaude : 17 Septembre au 15 Avril
Précipitations
Saison humide : 12 Novembre au 07 Avril
Saison sèche : 08 Avril au 11 Novembre
Nuages
Saison couverte : 15 Novembre au 06 Avril
Saison claire : 07 Avril au 14 Novembre
Si le parc présente un joli cadre en plein centre de Tananarive et permet un balade agréable, le manque de moyens est évident. Les animaux n'ont pas l'air de manger à leur faim, les cages ne sont pas bien propres, les clôtures quasi inexistantes, et des déchets un peu partout.
Pour ce qui est des musées, les explications de la partie ethnologique sont parfois succinctes voire absentes, les collections empaillées manque de fraîcheur, mais il est sympathique de pouvoir cerner l’ensemble de la faune et de la flore Malgache, en une simple demi-journée.
Si le parc de Tsimbazaza est un lieu de détente pour les habitants de la ville et un jardin agréable, le manque de financement ne permet pas de soigner les animaux et de les nourrir convenablement.
Il y a foule le week-end, donc si vous pouvez éviter, faites plutôt la visite la semaine. Vu la qualité des guides et de leurs commentaires, il vaut mieux s'abstenir d'en prendre. N'hésitez pas à décliner leur offre et s'ils sont trop insistants, déclinez leur offre clairement voire de manière sèche s’ils feignent de ne pas bien comprendre, au risque de vous faire harceler pendant une bonne partie de la balade !