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Perchée en haut de la colline de Faravohitra, ce grand et bel édifice tout en briques date de la toute fin du XIXe siècle. Il est l'oeuvre d'un prêtre réunionnais, Joseph de Villèle. Ce dernier, qui a oeuvré toute sa vie pour cette église catholique, est même à l'origine de la création, au sein de la paroisse de Faravohitra, du premier orphelinat à Madagascar pour enfants métis et malgaches. En plus d'avoir un intérêt architectural certain, le site offre une très belle vue sur le centre-ville d'Antananarivo.
Eglise catholique de Faravohitra (L')
EKAR de Faravohitra
Eglise catholique Saint Jean-Baptiste de Faravohitra
Religieux
Eglise
00:20:00
1000 m2
Latitude : -18.90584
Longitude : 47.528239
1310 m
1300 m
L'église catholique de Faravohitra se trouve à l'angle de la rue Delord et de la rue Fredy Rajaofera, place Père Malzac sur la colline de Faravohitra.
Place Père Malzac
Faravohitra
101
Antananarivo
Colline
Depuis les hauteurs de l'église, on a une vue panoramique sur le centre-ville d'Antananarivo et notamment sur les pavillons d'Analakely.
Climat tempéré chaud avec hiver sec (Chinois) été tempéré
C'est en 1898, que le père Joseph de Villèle crée la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Faravohitra, qui deviendra une des plus importantes paroisses de la Capitale. Il construit brique par brique l’église qui domine les hauteurs de la ville. Il en sera le curé jusqu’en 1931.
Le créateur de l'église, un vrai Saint !
Le père Joseph de Villèle est un prêtre réunionnais né en 1851. Il arrive à Madagascar en 1895. Figure populairement connue à Tananarive, il était appelé familièrement “le Père Joseph" en raison de son dévouement inlassable pour les plus déshérités et les enfants abandonné. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'on le compare à Saint Vincent de Paul.
Premier orphelinat recueillant enfants métis et malgaches dans la paroisse de Faravohitra
En 1905, on confia au père de Villèle, dans sa paroisse de Faravohitra, des enfants métis abandonnés auxquels se rajoutèrent des petits orphelins malgaches. Il obtint du vicaire apostolique, Mgr Cazet, l’autorisation de s’occuper d’eux. Ainsi, il les hébergea dans un magasin à campement de la paroisse, où une religieuse de Saint-Joseph de Cluny et une femme malgache s’occupèrent des petits pensionnaires. La première œuvre d’assistance aux enfants métis abandonnés et aux enfants malgaches orphelins était née ! Deux ans plus tard, ils étaient déjà 40. Pendant des années l'orphelinat ne vécut que des dons et de la charité. En 1917, l’Œuvre reçut pour la première fois une allocation annuelle de 500 francs, accordée par le Gouverneur Général Garbit. Enfin le 15 mars 1924, un arrêté , signé par le Gouverneur Général Brunet, autorisait la formation d’une association dite “Société de Secours des Enfants abandonnés” sous la dénomination d’“Œuvre des Paulins de Faravohitra.” Au décès du père de Villèle, en 1939, plus de six cents jeunes métis ou orphelins avaient été soignés, élevés et éduqués grâce à l’œuvre des Paulins. Plusieurs d’entre eux ont accédé à des situations très honorables et l’on peut relever, parmi les plus marquants, un officier Saint-Cyrien, un prêtre, deux docteurs en médecine, un vétérinaire, un pharmacien, deux négociants en France, de nombreux fonctionnaires, colons ou commerçants.
Le père de Villèle, enterré dans l'église
Lors du décès du Père de Villèle, il fut décidé d’ensevelir sa dépouille sous les dalles de son église de Faravohitra. Mais pour cela, il fallait une autorisation spéciale. Vu la popularité du prêtre, elle fut donnée sans peine par les autorités. Le jour des obsèques, une foule immense composée à la fois de catholiques et de protestants s'est pressée dans l'église de Faravohitra. Le "Père Joseph” fut inhumé au pied du maître-autel de l’église qu’il avait bâtie.
Datant de la toute fin du XIXe siècle, l'édifice est tout en briques. Son clocher, d’une dizaine de mètres, sonne à des heures fixes et comporte une horloge. Sur l'arche du portail en fer peint, le nom de l'église en grosses lettres majuscules.
Obédience catholique
L'église abrite les archives de l'église réformée.
M. Marcel Olivier, ancien Gouverneur Général de Madagascar, avait écrit au sujet du créateur de l'église catholique de Faravohitra le père Joseph de Villèle, en 1934: “C’est une véritable joie pour moi que de trouver une occasion de dire mon admiration, mon affectueux respect et ma gratitude au vénérable Père Joseph de Villèle qui, depuis quarante-six années, voue son cœur et ses forces à une tâche magnifiquement humaine.”
Une grotte en pierre, sur la gauche lorsqu'on passe le portail de l'église, est recouverte de plaques commémoratives. Des bancs en granit et un autel au centre de la grotte invitent au recueillement. D'ailleurs les fidèles sont nombreux à venir faire une prière.
On peut prier, assister aux magnifiques offices chantés ou profiter de la vue sur Analakely.