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A l'est d'Ambositra, dans le pays Zafimaniry, se trouve au fond d'un vallon le superbe petit village d'Ankidodo. Situé à 8 km de Antoetra, il n'est accessible qu'à pied mais mérite vraiment le détour.
Ankidodo
Village
Etape
250
200
19.1 °C
21.8 °C
14.8 °C
832.3 mm
159.4 mm
10.4 mm
1500 m
1345 m
Antoetra - 8 km - Est - Sentier
D'Antoetra situé à 28 km de piste d'Ivato, des sentes forestières permettent de rallier à pied Ankidodo, un superbe et authentique village Zafimaniry.
Lors de votre randonnée, vous pourrez admirer les orchidées sauvages et les plantes grasses endémiques.
Climat de savane avec hiver sec
Le paysage a des airs de Cantal français mais en beaucoup plus spectaculaire.
L'histoire des chaises Zafimaniry
En 1925, il pleuvait tellement fort dans la région des villages Zafimaniry que les rats sont sortis des bois et sont venus manger tout ce qui se trouvait sur leur passage : le riz, le manioc. Puis les rongeurs ont commencé à s'attaquer aux maisons ce qui a provoqué la panique chez les habitants Zafimaniry. Un père missionnaire qui travaillait dans le district a donc décidé de les aider. Il a apporté des volets sculptés à l'Université d'Antananarivo. Beaucoup de gens ont trouvé les volets très beaux et en ont commandés. A partir de là, les Zafimaniry ont commencé à échanger des volets contre du riz puis une association commerciale a été créée. Des grandes ventes ont alors été organisées deux fois par an à Antananarivo, place Gaulette (il reste aujourd'hui encore un dépôt au collège Saint-Michel). Quelque temps plus tard, dans un catalogue norvégien, l'ambassadeur de France de l'époque est tombé en arrêt devant un modèle de chaise. Il a demandé au père Louis de la faire fabriquer par les Zafamaniry. Et en 1949, la première chaise Zafimaniry (en palissandre, au dossier incliné perpendiculaire) a été commandée. Aujourd'hui, elle est exportée dans le monde entier.
Dans ce village authentique, vous découvrirez les maisons Zafimaniry. Construites très serrées entre elles, elles sont faites avec le bois qui vient de la forêt. Quant aux toits, ils sont faits avec des couches de bambous. Ces maisons sont en elles-mêmes de véritables œuvres d’art avec leurs volets et leurs murs sculptés de motifs géométriques. A côté des maisons, on trouve parfois un grenier à riz qui est monté sur pilotis.
Les Zafimaniry. Cette ethnie qui vit en symbiose avec la nature est connue pour son exceptionnel travail du bois avec toutes sortes d'essence : palissandre, ébène, bois de rose... La communauté des Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture originale de travail du bois, très présente auparavant à Madagascar. Les Zafimaniry sont arrivés dans cette région boisée au dix-huitième siècle pour échapper à la déforestation qui ravageait à l’époque la majeure partie du pays. Aujourd’hui, environ 25 000 Zafimaniry vivent dans une centaine de villages et hameaux dispersés dans les montagnes de la région. Elle occupe un territoire de 70 m2, en particulier dans la forêt, dans une centaine de petites villages disséminés un peu partout et pour la plupart assez difficiles d'accès. Parfois plusieurs heures de marche sont nécessaires pour les atteindre.
La tradition artisanale Zafimaniry témoigne du rôle central du bois dans tous les aspects de la vie et de la mort. La maîtrise de la foresterie et de la sculpture sur bois transparaît dans les constructions et les objets de la vie quotidienne. Pratiquement toutes les surfaces en bois (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres, outils) sont richement travaillées. Les Zafimaniry utilisent vingt espèces d’arbres endémiques, adaptées chacune à un type de construction ou à une fonction décorative spécifique.
Les motifs géométriques extrêmement codifiés montrent les origines austronésiennes de la communauté, mais aussi les influences arabes qui imprègnent la culture malgache. Si le nombre de motifs est limité, la créativité des artisans est telle qu’il n’y a pas deux objets pareils.
Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry a été inscrit en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'Unesco.
Les habitants de Ankidodo comme tous les Zafimaniry, sont très attachés à leurs traditions. L'organisation de leur maison répond par exemple à des codes bien précis : les angles de leur maison correspondent à des directions sacrées et le pilier central qui est gravé symbolise le foyer. Ils vivent également sous l'autorité des anciens et le chef du village a une place très importante.
La richesse des motifs que l'on retrouve sur les maisons Zafimaniry ou dans les objets de tous les jours est un témoignage de leurs croyances et de leurs valeurs. Par exemple, le tanamparoratra (toile d’araignée) représente les liens familiaux, tandis que le papintantely (rayon de la ruche) symbolise la vie communautaire. Les ornements donnent également des indications sur le rôle et la position sociale des individus au sein de la communauté.
Depuis des dizaines d'années, les Zafimaniry vendent des statuettes et des objets décoratifs ou usuels dans les villes des alentours pour assurer leur survie. Mais la déforestation met en péril sa principale source de revenus.
On a le sentiment d'être dans un monde à part, - voire d'être au bout du monde ! - très proche de la nature où règne le dénuement.
Plus les villages Zafimaniry sont difficiles d'accès, plus ils ont conservés leur authenticité. C'est le cas d'Ankidodo qui n'est accessible qu'à pied et après quelques heures de marche sur des sentiers.
Chez les Zafimaniry, les familles qui ne mangent pas de sora - un genre de hérisson -, car c'est fady, sont de souche noble.
Matériels de randonnée et guide obligatoire
Pour visiter la ville et ses environs, il est fortement conseillé d'avoir de l'endurance physique et être habitué des grandes randonnées. En effet, le relief dans cette partie de l'île est tout en colline, vous aurez donc au programme des montées et des descentes.
La présence d'un guide est aussi obligatoire car les petits sentiers qui mènent à Ankidodo ne sont pas balisés. Vous en trouverez à Ambositra au Grand Hôtel ou à la résidence des Jésuites qui connaissent très bien les villages Zafimaniry pour y avoir vécu.
Le mpanotra de Ankidodo
Dans les zones reculées de l'île, chaque village a son médecin qui est également masseur (mpanotra). N'hésitez pas à demander à votre guide si celui de Ankidodo peut proposer ses services. Ceci sera surtout salvateur après une journée de randonnée autour de la ville.
Les maisons à Ankidodo, tout en bois et matières végétales, sont exceptionnelles. Et que dire du travail du bois qu'on peut admirer sur leurs volets et portes et tous leurs meubles. Ce sont de vraies oeuvres d'art.
Visiter le village et demander à découvrir l'intérieur d'une maison, ça vaut vraiment le détour.
Faire une randonnée.