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Nichée à la lisière du Parc national de l'Isalo au sud ouest de Madagascar, au bord de la route nationale 7 qui va de Tuléar à Fianarantsoa, Ilakaka était autrefois un hameau anonyme et sans histoire, faisait juste office de simple halte pour les bouviers et les zébus. Mais en 1998, après la découverte d'un des plus grands gisements de saphir du monde, le village s'est rapidement développé pour devenir une véritable ville digne des bourgades américaines du far-west.
Ilakaka
La ville "Saphir"
Ville moyenne
Commerciale
35 000
30 000
22 °C
32 °C
10 °C
770 mm
195 mm
4 mm
Ranohira - 27km - RN7- Est
Sakaraha - 83km - RN7 - Ouest
Berenty-Betsileo - 81km - piste - Nord
Toliara - 218 km - RN7 - Ouest
Antananarivo - 735 km - RN7 - Nord-Ouest
Située dans la région d'Ihorombe, juste après le parc de l'Isalo quand on vient de Fianarantsoa.
Climat de steppe (semi-aride) été chaud
On peut comparer le développement de Ilakaka depuis que le gisement de saphirs a été découvert à celui des villes d'Amazonie qui exploitent des mines de pierres précieuses.
Ilakaka a des airs de villes américaines du far-west avec sa grande artère principale où des échoppes sont installées de chaque côté de la route.
A Ilakaka, le salaire d’une journée de travail équivaut à 6000 ariary et le coût d’un plat de riz s'élève à 3500 ariary. MLes travailleurs creusent sans relâchent quatre heures le matin et quatre heures l’après-midi. Par 38° à l’ombre.
Une fois un homme a été enseveli mais il a pu être sauvé grâce à l’intervention de ses collègues, qui ont creusé pendant 3 jours pour le sortir de là.
La légende raconte que c'est un voleur de bétail, surpris avec une pierre bleue suspendue au cou qui a découvert le gisement de pierres précieuses. C’était en 1998. L’homme aurait trouvé la pierre près du pont de la Nationale, dans le lit du fleuve. A cette époque, l’endroit ne comptait que quelques maisons. A partir de là, des gens ont afflué de partout, espérant faire fortune.
Les maisons à Ilakaka sont de simples cases en bambous aux toits en feuilles de bambou ou des baraques de tôles qui s'entassent tout autour ou sur des exploitations qui n'ont ni l'eau ni l'électricité.
Les Bara
Les Thaïlandais
Les Sri Lankais
Les Européens
L'économie locale est centrée sur l'exploitation du saphir ; de nombreuses échoppes de vendeurs de saphir se trouvent le long de la Nationale 7.
Depuis la découverte de la mine de saphirs, le jeu, la prostitution, le tokagasy (rhum artisanal), les boîtes de nuit improvisées, les luttes d’influence et les règlements de compte rythment la vie d’Ilakaka. La ville se donne des airs du far-west avec son artère principale fourmillant d’acheteurs et de commerçants ambulants spécialisés dans la vente d’objets faussement futiles : loupes, lampes, torches en aluminium quand ce n’est pas un lot de pierres probablement refusées par les intermédiaires locaux. Ilakaka est une localité très animée et poussiéreuse.
A perte de vue, la terre ocre de l’Isalo a été creusée, à la main, d’une multitude de trous d’homme de 1 mètre environ. La technique est simple : un mineur descend dans le puits en aveugle, creuse, remplit des seaux qu’un comparse ramène au bout d’une corde à la lumière. Il ne reste plus à un troisième larron à passer le tout au tamis et à espérer. Simple mais dangereux. Les problèmes surviennent dès que les puits atteignent une douzaine de mètres de profondeur et que les mineurs - malgaches, pour la plupart décident de continuer en galerie, à l’horizontale. Dans ce gruyère sans étayage qu’est devenue la région, nombreux sont les effondrements et chaque semaine, des despérados d’Ilakaka ne remontent pas à la surface.
Ilakaka est rongé par l'insécurité. D'ailleurs, un couvre-feu est décrété chaque soir à 21 heures par le gouvernement afin de lutter contre les problèmes de sécurité. Ici, le meurtre est monnaie courante.
On estime à 18,30 millions € les transactions réalisées chaque mois dans la région.
La scolarisation des enfants reste anecdotique dans cette ville. Nature et environnement souffrent aussi, malgré la proximité du Parc National de l’Isalo, qui est un site protégé…
Les puits dans lesquels les Malgachent descendent afin de trouver des saphirs s'appellent « Vovo » en malgache et ils sont très dangereux. Notamment pendant la saison des pluies où ils risquent de s’effondrer.Quant aux mines, elles sont appelées "banque suisse".
La présence de gaz oblige les mineurs à limiter la durée de leurs séjours dans les puits miniers. Après chaque descente, ils remontent au bout d'une demi-heure.
En l’absence de chiffres officiels, on estime que des centaines d’hommes ont fini, enterrés vivants sous la terre rouge depuis 1998.
Ilakaka est la ville du saphir. Des Malgaches de tout le pays viennent ici dans l'espoir de faire fortune.
- Visites : des mines, du marché local