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A 400 km au sud de la capitale Antananarivo, au coeur du pays Betsileo, le bourg de Soatanana est le berceau historique de la communauté des Disciples du Seigneur, les Mpianatry ny Tompo, un courant protestant fondamentaliste qui regroupe 80 % de la population. Chaque dimanche, les adeptes vêtus d'une robe blanche immaculée descendent en procession vers la grande église où a lieu l'office.
Soatanana
Le "Village Blanc"
Le village du Bien
Le "village Blanc" car ses habitants sont tous vêtus de blanc.
Petite ville
36,05 km2
11 000
10 000
17 °C
26 °C
7 °C
1375 mm
280 mm
25 mm
1200 m
1100 m
Fianarantsoa - 41 Km - Piste/RN42 - Est
A 41 km à l'ouest de Fianarantsoa, , Soatanana est niché au milieu d'un cirque montagneux.
Des rizières en terrasse, des falaises de granit et des petits villages perchés sur les collines.
Sol granitique
Des zébus
Climat de savane avec hiver sec
La révélation mystique de Rainisoalambo
Rainisoalambo était un féticheur royal qui avait reçu une certaine éducation chrétienne. En 1893-1894, installé à Ambatoreny, il a une vision alors qu'il souffre d'une maladie incurable : il voit Jésus habillé tout en blanc. Il décide d'abandonner ses pratiques animistes et de se convertir à la foi chrétienne. Il brûle alors ses fétiches, se met à prier et miracle, il guérit. A partir de là, il va lire et étudier la Bible, travailler la terre, et parler de sa foi avec sa famille et ses amis qu'il convertit également. Le 9 juin 1895, il rassemble douze d'entre eux le jour de Pentecôte, les nomme apôtres puis Disciples du Seigneur. Il envoie ensuite des missionnaires dans tout le territoire qui vont trouver des bergers, jusqu'à 4 000 adeptes de tout Madagascar vont venir à Soatanana.
Centenaire des Disciples de Dieu à Soatanana
Lors du centenaire des Disciples de Dieu à Soatanana, la diaspora du village qui réside à Antananarivo a publié le journal « Didy Vaovao », un magazine de 16 pages. Les 800 exemplaires imprimés se sont écoulés tout de suite et il en a même manqué. Le slogan était « Didy Vaovao », extrait du chapitre 13 verset 34 de l’Evangile selon Saint-Jean.
Des maisons Betsileo traditionnelles emboitées les unes sur les autres et une immense église, un peu disproportionnée avec les lieux, qui accueille le culte tous les dimanches des Disciples de Dieu. Ces derniers possèdent son propre lycée professionnel dont les résultats sont satisfaisants, son dispensaire.
Les Betsileo
Les disciples de Dieu
Certains rites bibliques ont toujours cours dans le village, comme le fait de se laver mutuellement les pieds.
Tous les dimanches, c'est très impressionnant de voir les villageois qui déferlent avec ferveur et qui se rassemblent devant la maison du président pour former ensuite une procession qui traverse le village en chantant jusqu’à l’église.
Soatanana vit coupée en deux. Luthériens et catholiques se mêlent en effet dans la partie sud du village alors que les Disciples sont regroupés au nord et représentent 80% de la population de la ville.
Les voyageurs de passage sont les bienvenus à la cérémonie du dimanche. Ils sont même invités à partager leur repas avec eux après être passés par le cérémonial du lavage des pieds.
Le petit village originel a été surnommé par son fondateur « La nouvelle Jérusalem ».
Tous les habitants sont habillés en blanc car si les parents sont des "Bergers", leurs familles sont des Soatanàna "Zanaky ny Fifohazana" ou "Enfants du Réveil" qui suivent rigoureusement les mêmes préceptes de vie. Soatanana n'est pas pour autant fermé au progrès, puisqu'il y a un lycée privé qui affiche les bons résultats dans les examens officiels.
Tous les 17 septembre à Soatanana a lieu la fête annuelle des Disciples de Dieu où énormément de gens viennent en pélerinage.
Les Disciples de Dieu n'est pas une simple communauté religieuse, c'est un vrai modèle social, extrêmement singulier qui pourrait être qualifiée de communisme religieux. : non seulement le village est plus propre, ordonné, a de meilleures infrastructures que la majorité des autres (la communauté possède son propre taxi-brousse, son lycée privé et son dispensaire), mais en plus chaque adepte doit consacrer une journée par semaine aux rizières communautaires qui permettent de nourrir les plus nécessiteux.
Tous les adeptes de Rainisoalambo doivent porter une longue robe immaculée, l’akanjo didimananjara, assortie d’un châle ivoirin, le lamba fitafy et d’un chapeau de paille, le satroka.
Assister à un culte des Disciples de Dieu ainsi qu'à leur procession dans les rues de la ville.