Rova de Tsinjoarivo (Le)

 

Identité

Intérêt

****


Présentation

Situé à 120 km d'Antananarivo, le Rova de Tsinjoarivo, construit sous les ordres de Ranavalona Ière, est un palais traditionnel qui a servi de résidence d'été aux reines malgaches au XIXe siècle. Niché au sommet d'une petite colline couverte de forêts, et contournée par la rivière Onive, il est aujourd'hui un musée qui contient encore des meubles de l'époque.


Nom officiel

Rova de Tsinjoarivo (Le)


Description

Type

Historique


Fonction dominante

Site sacré


Température annuelle moyenne

15.9°C

Température maximale

18.6°C

Température minimale

11.8°C


Pluviométrie annuelle moyenne

1514mm

Pluviométrie maximale

308mm

Pluviométrie minimale

16mm


Durée

00:30:00


Situation

Altitude maximale

1675 m


Situation géographique

Le Rova est perché sur un pic non loin de Tsinjoarivo à une vingtaine de kilomètres de Ambatolampy.


Accès

Nom de la ville

Tsinjoarivo


Catégories de rattachements

Régions
  • Région d'Ambatolampy

Cours d'eau
  • Onive (L')

Acteurs historiques
  • Ranavalona I
  • Ranavalona II
  • Ranavalona III
  • Gallieni Joseph Simon

Environnement

Types de paysage
  • Chute
  • Fôret

Paysages

Niché sur un pic à plus de 1500 m d'altitude, le rova de Tsinjoarivo domine à l'est la grande foret qui s'étend sur plus de 100 km jusque vers la mer et de l'autre les deux chutes du fleuve Onive. Pour l'une, dans un grand vacarme d'eau et dans une atmosphère de brume pour la seconde.


Climat

Climat continental froid avec été sec


Histoire

Historique

Des chasseurs ayant suivi la rivière Onive découvrent Tsinjoarivo à l'époque appelé Sarodravona (couvert de feuillage).

Alors que le fief appartient à deux seigneurs, Andrianaivoravelo et Ramanjaka, la reine Ranavalona I décide en 1832, de faire bâtir un rova sur le piton de Tsinjoarivo. 

En 1834, la construction commence. Les travaux durent jusqu'en 1836. Le Rova abrite cinq bâtiments, dont le plus grand et le plus beau, dit Tranofahasivy, est la résidence royale. La Reine en fait une résidence de campagne et un lieu de villégiature. Elle le fait occuper par 30 hommes d'Iharanandriana, 30 hommes d'Antsimondrano, et par des Betsimisaraka d'Anosibe. Les travaux durent jusqu'en 1836.

Elle va y séjourner plusieurs fois en 1840, 1842 et 1856. Ranavalona II, une seule fois, pour un séjour de convalescence vers la fin de 1882; et Ranavalona III par deux fois: en août 1889 et en octobre 1890.

Un incendie ravage tous les bâtiments en 1890.

Le « Rova » est utilisé comme résidence d'été des Souveraines jusqu'en 1896 .

Les généraux Duchesne et Gallieni s'y rendent pour voir de près ce point stratégique, zone repère pour les mouvements de résistance à la colonisation française.

Le 8 février 1939, le Rova est classé site historique et patrimoine national.

Le 11 novembre 1979, la Résidence royale est foudroyée et toutes les maisons sont détruites par les flammes. La reconstruction a lieu en 1983.

En 1989, le Rova devient un Musée national artisanal où sont exposées les techniques des produits en bois et en fer. Parmi les objets exposés : un bloc de fer provenant d’une mine de Tsinjoarivo, des ustensiles de cuisine, des objets utilitaires.

En 2008-2009, la région d'Auvergne en France, en soutien avec la région de Vakinankaratra, effectue des travaux de réhabilitation sur les différentes bâtiments et sur les objets archéologiques se trouvant dedans.

Aujourd'hui, toutes les maisons que contient le Rova ont conservé des meubles et des objets d'époque.


Anecdotes

La Reine ne se déplace pas seule

A chacun de ses voyages à Tsinjoarivo, la reine était entourée d'une suite gigantesque composée de membres de la cour, de gardes du corps, de gens du Palais, de dames de compagnie, de dames d'honneur, de valets, de porteurs, d'esclaves attachés aux bagages, à la cuisine...

Du veau comme ciment

Pour construire le Rova, on utilise des blocs de pierre de 80 cm de long et des poutres en bois. Ce sont les "corvéables" qui les apportent sur les lieux. La fabrication du ciment est littéralement une vraie boucherie puisqu'on mélange des oeufs apportés par les esclaves (36 chacun) avec de la chair de veau broyée et de la terre. On bat le tout et on s'en sert comme mortier pour l’édification du Rova. Résultat : obligation pour toutes les régions environnantes de remettre à la reine tous les veaux de moins d’un an. Un sacrifice énorme.

Le Rova en proie aux flammes

Lors de son dernier voyage à Tsinjoarivo en 1890, Ranavalona III exige dans son Kabary que les habitants du coin entretiennent le Rova. A chaque fois, qu'ils entrent dedans, ils doivent apporter quelque chose pour contribuer à l'embellissement et à l’amélioration du palais. Si les habitants ne respectent pas cet ordre, ils encourent la décapitation. Comme cette terrible menace coïncide avec la venue du résident général français Le Myre de Vilers, certains villageois le prennent mal. C’est la raison pour laquelle, des « nationalistes » incendient le Rova à peine la reine partie à Antananarivo. Le Rova est complètement détruit. Résultat : le Rova de Tsinjoarivo perd de son prestige et est abandonné aussitôt la royauté disparue en 1897.

Le Rova et le général Galliéni

Après sa destruction à la fin du XIXe siècle, le gouverneur général français Joseph Simon Gallieni se donne pour mission de conserver le Rova et décide notamment de reconstruire les bâtiments en leur donnant une toiture en tôles recouverts de chaume et des murs à revêtement de terre battue blanchie à la chaux. Dès la fin des travaux, Galliéni commande pour le Rova des meubles sur le modèle du mobilier de Manjakamiadana, le Palais de la Reine d’Antananarivo.

Le voyage de la Reine pour venir à Tsinjoarivo

Quand la Reine vient à Tsinjoarivo avec sa suite, le voyage dure trois jours et demi. Elle part de Antananarivo sans artifice, elle est seulement suivie de sa cour et d'un cortège qui se compose de soldats, d'officiers, de gardes et de nombreux porteurs. Elle s'arrête d'abord à Andramasina, puis à Antanamalaza et enfin le dernier stop a lieu à Antananarivokely, à environ 14 km de Tsinjoarivo. Le quatrième jour, la Reine déjeune enfin à Tsinjoarivo.

Une arrivée à Tsinjoarivo très ritualisée

Avant que la Reine ne parvienne à une étape, un messager royal appelé Tsimandoa annonce son arrivée aux villageois afin qu’ils  l’accueillent comme son rang le prévoit. Une fois le messager arrivé à Tsinjoarivo, un grand rassemblement populaire se fait à Antoby, à l’entrée du village au bas de la colline. Ensuite, dès que le cortège royal est en vue, tous les habitants gagnent la butte de Nandihizana où ils attendent que la Reine arrive. Quand celle-ci passe, elle est accueillie par des ovations, voire des danses. Après, tous se dirignet vers la colline voisine de Mahatsinjo pour voir le cortège royal monter vers le Rova et la reine entrer dans l’enceinte royale. Le même rituel était organisé au départ de la Reine, mais en sens inverse.

 

 


Social

Espaces bâtis et architecture

Le Rova mesure 50 m sur 30 m et comprend cinq constructions rustiques en bois et en terre battue. À gauche en entrant par la grande porte nord-est, on trouve le Pavillon des aides de camp, la « Trano fahasivy » (9e maison) ou Pavillon de la Reine. C’est le plus grand bâtiment et le seul à comporter plusieurs pièces, la chambre à coucher royale, la salle de bal et la chambre des filles d’honneur. Le troisième édifice est appelé la Salle à manger de la Reine. Quant au quatrième, il se trouve à droite du portail. Il est appelé le Pavillon de Rainitsimbazafy, un homme nommé Premier Ministre par le général Gallieni à la chute de la monarchie Merina, en 1897. Enfin, le cinquième bâtiment est nommé Résidence du Premier ministre Rainilaiarivony.


Ethnies et communautés

Les Merina.


Commentaires

Impressions et ambiances

Point de vue magnifique et plongée dans l'histoire de la royauté malgache quand on se trouve en haut du pic où est accroché le Rova.


Tendances et évolution

Les environs du village de Tsinjoarivo sont aujourd'hui dévastés par la déforestation bien qu'il reste encore une partie de forêt humide.


Remarques

L'agencement du Rova aujourd'hui est assez différent de l'original en raison de plusieurs incendies qui ont ravagé le palais.

Au beau milieu de la cour, sont inscrites au moyen de briques les lettres RM (Ranavalona Manjaka) et RGRI (Rova Governora Ranavalona Ire).


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Particularités

Ce Rova se distingue des autres par l'absence de plantes qui symbolisent la royauté Amontana et Aviavy.

Le fait qu'il y ait à proximité du palais une rivière, l'Onive, qui offre de belles chutes d'eaux appelées Andriamamovoka et Ambavaloza donne aussi un côté exceptionnel à histoire de ce Rova.


Activités possibles

Visiter le Rova chargé d'histoire.

Se balader dans les environs pour aller découvrir les deux chutes d'eaux impressionnantes Andriamamovoka, en contrebas, à l’ouest, et à 400 m de là, Ambavaloza, une autre chute d’eau où l’Onive s’engouffre entre deux rochers en forme de gueules de fauve, d’où son nom.