Les premières tentatives de christianisation de Madagascar remontent au XVIème siècle avec les pères lazaristes dans la région de Tuléar mais furent sans grand succès. La religion chrétienne s’est réellement implantée à l’époque de Radama Ier (1810-1828) avec l’arrivée de missionnaires britanniques. Après un début florissant, notamment grâce au travail de la LMS (London Missionary Society), l’évangélisation connaît une période sombre avec son successeur, la reine Ranavalona Ière, très attachée aux valeurs traditionnelles et qui voyait d’un mauvais œil la montée fulgurante du christianisme.
Les différentes missions, entre autres britannique et norvégienne, reprennent petit à petit leurs activités sous Ranavalona II et se radicalisent en 1869 lorsque la reine se convertit au protestantisme avant d’en faire la religion de l’Etat.
De nos jours, la religion chrétienne fait partie du quotidien des Malgaches. Il n’est donc pas étonnant de voir dans presque tous les villages au moins une église catholique ou encore un temple protestant.
Les ancêtres occupent une place importante dans la société traditionnelle malgache. Considérés comme des médiateurs entre le Zanahary, le Dieu Créateur, et les vivants, mais aussi comme garant de l’ordre et du bonheur terrestres, ils sont omniprésents dans le quotidien des Malgaches. Pour preuve, cette formule qui est couramment utilisée : « Hotahian’Andriamanitra sy ny razana » (littéralement « Que Dieu et les ancêtres vous bénissent »). Les Malgaches préfèrent utiliser le terme ancêtres au lieu de morts puisque dans leur perception, la mort ne constitue ni une fin ni une rupture, c’est juste le passage à un niveau supérieur de connaissance et de sagesse, à un monde sacré plus proche de Dieu d’où il pourra guider les siens.
En dehors des différents rituels durant lesquels on invoque les ancêtres, certaines cérémonies traditionnelles comme le Famadihana sur les Hautes Terres ou encore le Fitampoha chez les Sakalava constituent un moment spécial pour honorer la mémoire des morts. Ce sont des occasions pour renouveler l’attachement des vivants à leurs ancêtres et demander bénédiction protection.
Islam
Les Musulmans représentent à peu près 5% de la population malgache. La présence de cette religion remonte aux vagues de migrations sur les côtes Nord et Est de l’île. Les ethnies antemoro, antambahoaka et antanosy se réfèrent toutes à un premier ancêtre, Raminia, venu de La Mecque. Une référence qui s’avère simplement symbolique puisqu’il s’agit, en fait d’Indonésiens islamisés et non d’Arabes.
Actuellement, outre les musulmans indo-pakistanais qui financent des grands travaux (mosquées, écoles coraniques, dispensaires, etc), cette communauté est constituée de Comoriens ainsi que de Malgaches.
Hindouisme
L’hindouisme a été introduit à Madagascar récemment avec l’arrivée d’Indiens de la région du Saurashtra. Il n’existe pas de lieux de culte hindouiste à Antananarivo, le seul temple hindou se trouvant à Majunga. La communauté hindoue de Madagascar est estimée à 10% de l’effectif des habitants d’origine indienne, eux-mêmes estimés à environ 0,2% de la population totale.
Bouddhisme
La religion bouddhiste est également présente à Madagascar même si elle reste peu connue du grand public. A Antananarivo, il existe un groupement religieux de cette obédience nommé TAO, déclaré en 1998.
L’art divinatoire, plus connu sous le nom de sikidy, est une pratique ancienne à Madagascar. Introduite sur les côtes par les Arabes, elle était déjà connue sur les Hautes Terres sous le règne du roi Andriamanelo (1540-1575). Cet art connaît son apogée sous le règne d’Andrianampoinimerina (1787-1810) qui avait installé dans sa cour des ombiasy (personnes aux grandes vertus) originaires de Vohipeno. Mais s’il y a bien un souverain qui était adepte de cette pratique, ce fut Ranavalona Ière. Superstitieuse, la reine s’était entourée de nombreux devins. Sa Majesté ne recevait de visite que sous l’approbation de ses conseillers spéciaux.
Même si cette pratique fut abandonnée officiellement à la cour après la conversion de la reine Ranavalona II au christianisme, elle a toujours été très prisée par le peuple malgache. De nos jours, en dépit de l’importance du christianisme dans la société malgache, les mpisikidy et les mpanandro (devins et guérisseurs) sont encore consultés pour certaines occasions comme pour choisir la date du famadihana, le jour propice pour débuter la construction d’une maison ou d’un tombeau ou encore pour rétablir un mauvais destin.