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Monuments

Madagascar dispose de nombreux monuments, témoins de son passé royal puis colonial. Rien que pour Antananarivo, il est difficile de dénombrer les vestiges qui permettent aux touristes de plonger dans le passé glorieux de la ville.  Parmi les plus visités, on peut citer les deux principaux rova de la capitale, celui de Manjakamiadana (Palais de la Reine) et celui d’Ambohimanga, le palais d’Andafiavaratra, ou encore le palais d’Ambohitsirohitra. La période coloniale a aussi laissé ses empruntes sur le paysage notamment avec les stèles érigées en souvenir des tirailleurs malgaches morts pendant les deux grandes guerres comme celui du lac Anosy ou celui sur la place du marché à Ambohimanarina.

Les régions côtières ne sont pas en reste avec les différents témoins du passage des étrangers qui ont eu des échanges commerciaux avec les terres intérieures. On peut évoquer le Fort Manda de Foulpointe ou encore le Fort de Flacourt à Fort-Dauphin.

Art oratoire

Dans les villages, la tradition orale vit à travers le théâtre rural et musical (hira gasy) dont les représentations en plein air sont des spectacles de plusieurs heures. La musique des « mpilalao » ou « hira gasy » (chanteurs malgaches) sert de support à une troupe théâtrale. Le nom de la troupe est souvent associé à un nom de village. Avant d’entamer des chants moralisants, danseurs et chanteurs laissent perler leur chef de troupe qui, par un discours pompeux et empathique, annonce au public le thème qui sera traité. Il s’agit souvent de joutes oratoires (kabary) où l’on se doit d’étaler proverbes, images et subtiles métaphores pour convaincre l’assistance. Plus qu’un divertissement, ce patrimoine populaire participe encore activement à l’éducation des enfants.
A Madagascar, joutes oratoires, poésies, chants et discours ponctuent le quotidien comme les grands moments profanes et religieux. Les discours et les chants cérémoniels sont codifiés, leur thème doit répondre à l’esprit du rituel. Le proverbe est un élément essentiel du discours, mais il est aussi couramment utilisé dans la vie quotidienne. Les veillées sont l’occasion d’entendre angano ou tafasiry (contes), d’échanger des devinettes (ankamantatra ou tapatono) selon la région.

Le « kabary »
Le Kabary, discours poétisé utilisé lors des cérémonies importantes, est un genre très structuré dont les éléments constitutifs sont les proverbes (ohabolana) et les hainteny. Chaque kabary marque un évènement majeur de la joie du pays. Les rois et les reines merina ont contribué à enrichir l’art du kabary de paroles historiques, de textes et de proclamations dans lesquels la forme s’associe au sens.
Séduire son auditoire par les mots en jouant avec les formules, en émaillant son discours d’images, de proverbes et de figures de style, telle était la vocation au siècle dernier des diseurs de kabary (discours, discours politiques) faits par des maîtres dont on s’allouait les services lors de l’assemblée du peuple ou encore aujourd’hui avant le mariage ou à l’enterrement des siens. L’écriture malgache servit à fixer ces prouesses de la prose. La sagesse populaire malgache s’exprime notamment à travers les proverbes. Au centre de cette pensée structurée se trouve l’homme (olona), être physique dont l’esprit (fanahy) détermine la personnalité (tavan’olona). L’homme ne peut s’accomplir que dans un rapport harmonieux avec son environnement et la stabilité du groupe qui repose sur la solidarité (firaisan-kina).
Les discours, ou kabary, sont le privilège des hommes dans le passé, mais récemment, les femmes ont aussi mis la main à la pâte. Mais les hommes sont toujours les seuls qui ont le droit de se tenir au nord du foyer.

« Angano sy tantara »
Ce sont des contes et légendes racontés aux enfants par les aïeux ce soir, aut

Art de la coiffure

Dans les anciennes coutumes malgaches, l’art de la coiffure, qui peut constituer un véritable moyen de séduction et de conquête, tenait une place prépondérante dans  le quotidien des gens, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il varie suivant les régions et est fonction de l’âge. Lors d’une cérémonie, les enfants, les adolescents, les adultes portent différentes coiffures.

Mais d’une manière générale, pour les femmes, c’est surtout la tresse qui prédomine avec ses variantes suivant les groupes ethniques. Sur les Hautes Terres Centrales, par exemple, où les gens ont des cheveux plus ou moins lisses, on recourait souvent au tanaivoho.

Chaque type de coiffure a sa spécificité et sa signification. Il y a les coiffures pour les jours ordinaires qui diffèrent de celles des cérémonies ou encore de celles de deuil.

Architecture

Le paysage malgache offre un style architectural très diversifié. Celui-ci va du plus traditionnel au plus moderne. La modernisation débute sous le règne de Radama Ier avec sa politique d’ouverture à l’extérieur. Plusieurs architectes et artisans étrangers ont contribué à façonner la physionomie actuelle de la ville. Parmi les plus connus, on peut citer le charpentier Louis Gros, l’Anglais James Cameron ou encore le Français Jean Laborde. Ayant gagné la confiance des souverains qui se sont succédés, ces hommes ont fait évoluer en profondeur l’architecture dans l’enceinte du Rova. Louis Gros qui a construit le Tranovola ou Palais d’argent est par exemple l’instigateur des maisons à colonnes et arcades, à étages, à galeries ouvertes. James Cameron est à l’origine de la construction du revêtement en pierre de la façade du palais de Manjakamiadana.

Mais c’est en 1869 avec la levée de l’interdit royal de construire en dur à l’intérieur de la vieille ville qu’on note un véritable essor de l’architecture tananarivienne. Les maisons en bois ou en bambou ont été remplacées peu à peu par des maisons  à colonnes et les toits faits d’épaisses couches de chaume artisanal changés en tuiles.

Même si de nos jours, les Malgaches aspirent de plus en plus à l’architecture moderne, le style traditionnel n’a pas complètement disparu du paysage. Une visite des anciens quartiers royaux d’Andohalo ou de Faravohitra permet d’admirer certaines belles maisons traditionnelles.

Art culinaire

La cuisine traditionnelle malgache présente une très grande diversité. Si le riz, aliment de base, se retrouve sur presque tous les menus, ses accompagnements sont très variés. La grande île offre plusieurs plats typiques dont le plus connu demeure, sans doute, le ro mazava, un ragout à base de feuilles vertes appelées brèdes mafana (littéralement « chaud ») qui a un goût presque piquant. Sa préparation peut être différente d’une région à une autre, mais la base reste la même. Un des autres classiques de la cuisine malgache : le ravitoto sy henakisoa, des feuilles de manioc pilées avec de la viande de porc.

 

Les spécialités régionales

 

En dehors de ces plats, chaque région a ses spécialités suivant les produits qui abondent sur place. Ainsi, la côte Est est plutôt connue pour ses préparations à base de poisson et d’amalona (anguille), la côte Nord et Ouest pour les drakaka (crabes) et Fort-Dauphin et Nosy-Be pour les langoustes.

Mais ce qui distingue les plats régionaux, ce sont surtout les mets à base de coco, très répandus dans les parties septentrionale et occidentale de la grande île, se rapprochant de la cuisine créole, avec toutes sortes d’épices et d’arômes (vanille, girofle, poivre, cannelle, etc.).

 

Les incontournables pour les fêtes traditionnelles

 

Durant la période des rois, certains rites gastronomiques bien spécifiques se pratiquaient lors des festivités telles que l’Alahamady (nouvel an malgache), le Santa-bary ou encore le Fandroana (bain royal). En Imerina, par exemple, la fête du nouvel an malgache commence par la prise d’un repas très nourrissant, du riz au lait avec du miel. Le riz, aliment de base des Malgaches, est cuit dans du lait qui symbolise la vie. Ensuite, le tout est arrosé de miel, souhaitant par là que tous les projets se réaliseront. Chez les Antandroy, pour la même fête, on servait du betsiroba (viande de chèvre) avec du voanjo (graine d’arachide).